Ci-dessous quelques récits vécus de virées en side car... Si vous avez envie d'y ajouter le votre, envoyez moi votre histoire !


Juillet 2002 - Une virée à Shenzhen - Par Olivier F.

Il y a 4 week-ends de cela, on allait Gégé, Yann et moi à Shenzhen pour faire le plein de DVD, avec la ferme intention de manger le midi dans un resto brésilien (BBQ) dont on nous avait dit beaucoup de bien. Malheureusement, Gégé n'avait qu'une vague idée de l'adresse et on a cherché le resto pendant près d'une heure, avant de se rabattre bredouille sur un resto chinois mandchou. Bref, on retourne donc à Daya Bay avec la promesse d'y retourner sous peu...
Chose promise, chose due, on décide donc d'y retourner la semaine suivante. Pas de bol, l'avant veille d'y partir, avec Yann et sa bagnole moderne, v'la t'y pas que Petit Taureau Furieux (PTF pour les intimes) s'offre un petit carton (refus de priorité). Résultat : pas de voiture pour le week-end « Brazil BBQ SZ » (tel est le nom de code SMS de ce WE qui nous allèche...).
Le vendredi soir, alors qu'on en est déjà à quelques bières, Gégé lance l'idée d'y aller en SIDE-CAR. Bingo ! A peine dit, c'est déjà entériné par Vincent et Bibi. Le lendemain, donc, Gégé et Vincent (prêts, eux, alors que je cuve encore !) me sortent de force du lit à grand coup de SMS rageurs ! Je ne les crois pas évidemment, pourtant je reçois 2 messages qui me disent : " mets-toi au balcon ". Ce que je fais encore à poil, pour voir mes 2 lascars effectivement fin prêts, petit déjeuner pris et vidange de leurs sides en cours en vue de l'épopée... Je ne peux donc plus me dégonfler. Faut que je me bouge... mal de tête... 2 aspirines, et me v'là aussi parti (pour une vidange) !
Ainsi nous voilà partis, Vincent, Gégé (qui au passage prend Manu C.) et moi. Avec le nouvel "uniforme" des Daya Pink Pack, qui a de la gueule (polo rugby bleu et rose avec le logo + la casquette au nom de l'équipe + lunettes noires). Faut reconnaître qu'on fait grosse impression, d'autant que la consigne est de rester en groupe, histoire que nos joyeuses pétarades (surtout lors de la montée des gaz et passage 1ere-2nde) font forcément se retourner les badauds. Des vrais Hell's Angels, quoi ! On n'a donc pas de casque, des papiers à moitié en règle (à part Gégé peut-être) et Vincent et moi une immatriculation qui en principe ne nous autorise pas à passer la frontière économique... On verra bien. Z'auront qu'a nous arrêter et nous demander de faire demi-tour...
VRRROUMMM !!!
On prend la route côtière. Il fait méga beau et c'est vrai que comme cela, la baie est splendide ! On est libre, quoi. Pas grand monde sur la route, on roule bien, les machines ne chauffant pas de trop. Une petite pause pourtant, les 3 sides sur le bas-côté, pour permettre à Gégé de reprendre le réglage de ces carbus. Chose faite, on repart... et on arrive à la frontière économique (l'ancienne vu qu'on n'a pas pris l'autoroute nouvellement créée). Là : suspens... mais pas très long, car les gardiens douaniers sont manifestement soufflés et n'osent pas dire quoique ce soit aux 4 barjos qu'ils ont en face d'eux. Je crois bien qu'on n'a même pas retiré nos lunettes !
On passe donc. YOUPPPIIIIE !!! Et un petit SMS à Yannou (qui s'est dégonflé. Il aurait du venir avec nous, mais il n'a pas surmonté sa cuite, ni sa crainte de rouler avec 3 hooligans !). "Frontière passée !" dit le message...
Le cimetière (joli, mais on ne s'y arrêtera pas ! Même temporairement), puis la descente vers Shenzhen : Xiao Mei Sha, Ta Mei sha et enfin le port. Là : gaffe aux camions ! Mais cela passe plutôt bien. Après le péage, Vincent se fait une frayeur en calant en plein milieu du tunnel (celui où il n'y a pas de ventilateurs d'aération). Il y donc un brouillard de pollution, comme il y a pas mal de circulation. Il fiche les boules celui-là ! Il semblerait que ce soit en voulant mettre les phares qu'un court-circuit lui ai coupé l'alimentation générale. Quoiqu'il en soit, il repart sans autre difficulté, phares éteints (pour ma part, je n'avais pas allumé les miens, craignant précisément ce genre d'avatar !). On se regroupe donc à la sortie du tunnel... Jusque là, Tout Va Bien !
Direction le quartier de Lo Wu (le resto Brazil BBQ n'est pas très loin de la gare) via les voies express. Rencontre avec une voiture de flics qui... nous fait un gentil coucou de la main !!! C'est aussi cela, la Chine. Il ne faut pas chercher à comprendre : 3 mecs manifestement hors-la-loi (et s'ils nous avaient fait souffler, on était bon pour la taule ! ...et les félicitations du jury !). A la deuxième voiture de flics (qui, elle, adopte apparemment la seconde méthode chinoise : "oups, j 't'ai pas vu !"), on modère nos ardeurs en ne se portant quand même pas à leur portée, aux feux. Cela fait drôle de laisser un "blanc" de plusieurs mètres avec le véhicule qui précède, mais bon, cela passe. Pas de commentaire, ni de vélléité de sortie de véhicule (c'est vrai qu'il fait chaud à crever et qu'ils sont sûrement mieux dans la fraîcheur de leur clim).
Commence alors le déambulage dans Shenzhen. Première : prout, prout, VrrroOOOOMMMM… Seconde... On se gare finalement à proximité de l'endroit présumé du resto. 3 sides sur UNE place de parking extérieur, avec un petit gardien tout ébouriffé qui n'en croit pas ses mirettes ! Il aurait vu le seigneur qu'il aurait eu l'air moins con. Nous, bien sur, cela nous fait marrer, et comme les loubards de Hell's Angel qu'on est, on lui dit qu'il fasse achtement gaffe à nos meules si y veut mériter son p'tit pourliche. Un vrai western quoi, façon « les 7 mercenaires » qui descendent de leur canasson devant une poignée de pèquenauds mexicain... Au total, porte à porte, pour ainsi dire, on aura mis 2 heures. Pas mal pour de vieux bousins.
V'la donc les Hell's Angel à la recherche d'une bière fraîche (putain ! Qu'est ce qui fait chaud, je suis tellement deshydraté que je commencerai bien par un coca !?? Gégé, lui, le soleil lui a déjà imprimé les motifs ajourés de la casquette et des lunettes sur la tête, qu'on croirait un mur de hiéroglyphes ! Un quintale de Pierre de Rosette, en somme ! Vincent a les jambes qui flageolent et le coeur qui bat la chamade. Manu, lui, se réveille peinard de son petit tour en baignoire. Une fine équipe de bras cassés !). On finit par trouver le resto (Y'a encore fallu qu'on marche un peu... c'était pas prévu ; la prochaine fois, on se garera plus prêt). Nouveau SMS à Yannou, histoire, qu'il rage un peu d'avoir fait sa chochotte. D'autant qu'on y bouffe SUPER bien ! Que de la bidoche au BBQ, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus, dans un petit décor sympa ! Dommage que la soif soit beaucoup plus forte que la faim, car du coup, on n'en profite pas à fond. C'est quand même le comble : venir pour bouffer jusqu'ici, en SAPETOKU 750 et ne plus avoir faim ! Qu'à cela ne tienne, on fait ce qu'on sait faire et on s'enfile quelques pichets de bière fraîche... Cerise sur le gâteau : la serveuse est jolie comme tout !... Cela ne gâche rien, même si, avec Manu, il ne faut pas compter choper la cerise.
Puis c'est l'heure du départ.
On retourne à nos engins. Le petit mexicain a bien fait son boulot et comme convenu touche son écot. De nouveau ballade dans le centre ville, on se paume un peu, puis on se repère ; reprise des voies express... jusqu'à L'EMBOUTEILLAGE monstrueux d'avant le tunnel maudit de sortie de Shenzhen !!! Contrairement aux pèquenauds de mexicains des 7 mercenaires, ceux-là vont tous à la plage, avec leurs bouées déjà gonflées et leurs slips de bain élastique-lâche (on les voit pas mais on les devine, tellement ils ont l'air crétin !). GALERE ! Les motos se mettent à chauffer sec et l'essence commence à bouillir dans les carbus. Résultats divers, mais tous aussi perturbateurs : Gégé et Vincent calent à chaque ralenti ou presque, relancent au kick pour économiser la batterie, moi, au contraire, je reste dans les tours (les boisseaux dans les carbus refusant d'obéir et de redescendre, tout gonflés qu'ils sont par la chaleur excessive) et les gens me regardent en se demandant pourquoi je fous les gaz à fond, comme si je voulais partir pour un putain de wheeling, alors que devant, c'est bloqué de chez bloqué ! Là encore joli tableau ! Du coup, à force d'en avoir marre de caler, de redémarrer ou de menacer de partir comme un noyau d'olive mal digéré, on décide de laisser refroidir les bécanes en patientant quelques temps sur une station service, où on profite pour faire le plein, vu qu'on n'a pas trop d'idée de la conso dans de telles circonstances.
Comme cela ne semble pas s'arranger, le flot de voitures et de camions continuant de gonfler, on finit par décider de repartir, quitte à stopper les machines tout le long de l'embouteillage et de les pousser... Ben, oui... Faut économiser sa monture si on veut arriver à bon port. Aussitôt dit... aussitôt fait, car le 1er calage intervient au bout de 10 secondes ! Z'ont un peu moins de gueule les mercenaires Hell's Angels ! Mais, bon, on fait comme si c'était achtement facile pour des athlètes de notre gabarit (pourtant, vacherie, il fait chaud et Gégé et moi avons le cul tellement trempé de sueur qu'on donne l'impression de s'être fait dessus ! Cool le look ! Au début je rigolais de Gégé, mais en fait, moi c'était pire, vu que ma selle - Noir sur short blanc - déteint ! Riche idée que j'ai eu là de vouloir me fringuer en égyptologue amoureux du désert). Finalement on finit par avancer un peu mieux, une fois le rétrécissement d'avant tunnel passé, puis à franchir le fameux tunnel. Cette fois Vincent n'essaie pas de mettre ces feux ! Cela passe donc, même si les moteurs ratatouillent quelque peu. Moi, c'est clair, je n'ai plus de ralenti, mais bon, quand cela avance ; t'as l'air moins con...
Cette fois on décide de prendre l'autoroute, histoire de "lâcher les chevaux" comme dirait Gégé. Il n'y a personne sur l'autoroute, donc c'est hypra cool, même si moi, en guise de chevaux, j'atteinds péniblement les 60 km/h, retombant même à 40 dans la moindre pente ! Mais ce n'est pas grave ; l'important est d'arriver au bout et je sens que cela ira. A une sortie de tunnel, Vincent, qui roule devant moi, perd sa casquette et ne s'en rend pas compte... Dilemme de courte durée. "Merde, des clous, je ne m'arrête pas pour faire demi-tour sur l'autoroute, avec en outre le risque de tomber en carafe, alors qu'j'suis bien calé sur mon 40 à l'heure. Je file. Adios donc la gapette ! J'y dirai qu'j'l'ai pas vue. Tant pis...
Sortie de l'autoroute à Xiao Mei Sha. Retour sur le bord de mer... Là, un p'tit troquet nous fait de l'oeil. Cela fait longtemps qu'on a pas bu un p'tit coup et y fait soif. Hop, 2 p'tites bières de plus avec cacahuètes, histoire d'être totalement hors-la-loi ! Puis, après une dernière portion d'autoroute, c'est l'arrivée triomphante à Daya Bay. Disons que "triomphante" est un bien grand mot, vu qu'il n'y a personne pour nous accueillir, mais bon, elle reste triomphante dans nos têtes...
Et c'est l'essentiel, non ?


Juillet 2002 - Une virée au BBQ brésilien de Shenzhen - Par Gérald L.

Le week end a commencé vendredi soir, comme d'habitude. A la sortie du Boulot, je suis allé dépanner Yann qui avait un problème d'installation de modem interne dans son PC. Il avait formaté son DD et il fallait tout réinstaller. Bref, à force d'essais de changement de slots PCI, d'installations et désinstallations diverses, par miracle, et surtout par hasard (il faut bien l'avouer), tout s'installe. Ce n'est pas merveilleux, mais cela marche, en tous cas mieux qu'avant, où le PC ne voulait plus rien savoir (tout juste bon à foutre des coups de saton dedans). Tout content, Yann offre l'apéro pour fêter l'évènement. La soirée commençait bien...
Vers 21h00, on se décide à appeler Olivier, qui est à un arrosage au bureau pour le départ définitif d'un collègue de son équipe. "Pas de problème ! Je vous rejoins après un dernier pot !" nous répond-t-il, le plus sérieusement du monde. Nous séchons donc nos godets et nous nous dirigeons d'un pas alerte, ne voulant pas être en retard, vers "Another Village Bar" où Olive doit nous rejoindre prestement. On tombe sur François et un autre type qui venaient de finir de manger. Nous nous installons avec eux en terrasse, et nous commandons un pichet de "Foster's", histoire d'attendre l'autre zigue (il était long son dernier pot... fallait s'y attendre...). Finalement, ne pouvant tenir plus longtemps, la faim au ventre, nous commandons à manger, et nous avons le temps de manger tranquillement tout en devisant de choses et d'autres avec nos voisins.
Vers 22h30, Olive arrive enfin, suivi de Vincent et Hervé, tous déjà bien chauds (suite logique de l'arrosage - j'en concluais qu'on avait un foutu retard, non pas à l'allumage, mais à l'arrosage). Ils commandent à boire, et quand même à manger, tout en faisant les étonnés qu'on ne les aient pas attendus (les hypocrites). Bref, ils finissent leur repas et nous nous propulsons vers le "Cheer's Bar" pour un dernier pot (sérieux ; logique sportive et tout et tout...).
Bien sûr, sitôt arrivés au bar, les tournées fusent et on pas le temps de finir sa "Corona", qu'une autre arrive aussi sec devant soi, sans avoir ne serait-ce qu'esquisser un signe d'appel. C'est sûr, le retard constaté plus tôt allait bien vite être rattrapé. On rigole, on refait trois ans de boulot en une soirée, et pour certains cela discute avec les pensionnaires présentes dans le bar (il y en a toujours, surtout en cette période d'été dite de "célibat forcé")...
Nous avions projeté d'aller le lendemain à Shenzhen pour aller manger au BBQ Brésilien - ce fameux restaurant qu'on avait cherché en vain le samedi passé, sans l'avoir trouvé... Malheureusement, Yann n'avait plus sa voiture, suite à une rencontre du troisième type avec une navette la semaine dernière sur la base vie. Impossible de prendre les pick-up 504 de chantier, car ils sont interdits le week-end au centre ville... C'est vraiment la guigne !
Qu'à cela ne tienne, un engagement est un engagement. Je propose alors de faire la virée en side-car. Il faut vraiment avoir un coup dans les carreaux pour faire ce genre de proposition. Vincent et Olivier sont d'accord, et Yann et Manu se joignent à nous. Olivier et Vincent ont invité deux filles à faire le singe dans les paniers de leurs side-cars (sans le leur dire bien sûr ! Pour mieux assurer les virages à gauche... du lest en fait). Rendez-vous est pris le lendemain vers 10h00 pour le départ. Je mets pédale douce sur les bibines et me replie sur de la "soda water" (eh oui, cela peut arriver... personne n'est parfait... et surtout personne ne le remarque sur le moment), histoire de dégriser, la journée du lendemain s'annonçant difficile et pleine d'imprévus. On finit par rentrer vers 05h00 du mat, pour certains... très fatigués. A peine arrivé sur le pas de la porte, je reçois un coup de fil sur mon portable. "Quand même ! Olivier exagère ! On vient de se quitter !" pensais-je. En Fait, Olivier croyant laisser ses clés de voiture à un ami au bar, s'est trompé et a laissé celles de son appart. Le voilà donc enfermé dehors (si je puis dire), et c'est à moi de re-démarrer le side pour aller le chercher et le reconduire au "Cheer's Bar" en vitesse pour pratiquer un échange de trousseaux. Finalement nous voilà pagés vers 05h30 du mat... La nuit promettait d'être courte...
J'avais mis le réveil vers 08h30, histoire de prendre un petit-déjeuner rapidos (je ne démarre pas sans au moins un café, surtout après une bonne ribouldingue) et d'aller faire la vidange de la moto, avant de tenter l'aventure. Au garage je croise Vincent, qui était déjà réveillé et qui avait pris son petit déjeuner chez le chinois. On réveille Olivier qui devait aussi nous retrouver au garage.... Ce fut difficile de le secouer (au moyen de nombreux messages SMS sur son portable), "môssieur" voulant faire la grasse matinée... Non mais je vous jure ! Ah, il était beau l'aventurier du Bar, l'explorateur du zinc, le marin de pissotière qui se noie dans son verre ! Il avait ameuté tout le bistrot en clamant des "j'en serai" et des "suivez mon panache de fumée d'échappement", et finalement faisait des giries au moment de passer à l'acte. A bout d'arguments je lui ai dit que Vincent était prêt pour le voyage, et ne voulant pas passer pour un petit joueur, il finit par nous rejoindre, fatigué, et avec une gueule de papier mâché.
Les vidanges sont faites, les pneus sont regonflés et les roues de secours brêlées sur les paniers. Manu nous rejoignit à la station de service. On tente de réveiller Yann, qui finit par ouvrir un oeil et par refuser, arguant une grosse fatigue (on s'en doute...) et d'un tas de choses à faire (que faire sur la base-vie, alors qu'un BBQ brésilien nous souriait 50 Km plus loin ?). On laisse tomber, connaissant les lendemains difficiles de Yann (il tient visiblement à sa grasse matinée).
C'est l'heure du départ. J'embarque mon singe ; Manu C. Un peu plus loin, Olivier et Vincent embarquent le leurs lests (les deux pensionnaires du "Cheer's Bar" qui attendent patiemment leur passage. J'ai rarement vu des chinois aussi ponctuels).
Il est 11h00. Il n'y a pas trop de monde sur la route. Les motos roulent bien. On décide de prendre la route du bord de mer pour rejoindre Shenzhen. Tout se passe bien jusqu'à Xiao Meisha où ma moto commence à ratatouiller sérieux. Il fait chaud, et les moteurs refroidis par air peinent un peu. Nos pieds et mollets sentent la chaleur des cylindres bouillants, à tel point qu'on est obligé de rouler avec les talons sur les cale-pieds et les pointes à l'extérieur à la recherche d'air plus ou moins frais. On fait une pause et j'en profite pour nettoyer les gicleurs. On repart, mais le moteur a toujours des ratés. En roulant, je ferme le starter (admission d'air) et presque fermé "VRAOUMMM", le moteur reprend son régime normal. Avec la chaleur, les réglages de richesse du mélange se modifient, il faut le savoir.... La route se poursuit donc agréablement. On s'arrête encore une fois pour récupérer une casquette envolée, et on finit par arriver devant la frontière économique pour entrer à Shenzhen. Le deal d'hier était déjà de passer cette frontière... Certains détracteurs disaient qu'avec nos plaques jaunes, nous nous ferions refouler. Tant pis, on avait pris le risque...
Les militaires voient arriver trois side-cars pétaradants, conduits par trois mecs arborant le jersey et la casquette aux couleurs du "Daya Pink Pack" (notre équipe de rugby). Le moment crucial est bien là, et nous nous voyons déjà refoulés... Pas du tout ! Nous tendons nos carnets verts de résidents étrangers (pour nous) et cartes d'identité (pour les lests) à un militaire hilare de voir ces équipages se présenter devant lui. Pas de problème et bienvenue à Shenzhen ! Le monde nous a soudain paru plus beau... Nous avons enclenché la première et sommes repartis, l'esprit libre... Nous étions les aigles de la route !
La zone du port fut traversée en trombe (il n'y avait pas trop de camions). Nous avons un peu fait la queue au péage du tunnel d'entrée à Shenzhen. Les machines chauffaient vraiment. C'est une des journées les plus chaudes qu'on ait connu ici depuis un moment. Trois "Yuans" par moto et nous voici passés. Olivier et moi sortons du tunnel dare-dare et nous nous rangeons à droite, ne voyant plus Vincent suivre dans les rétroviseurs... Damned ! En fait, en voulant allumer ses phares, il a subi une panne totale de moteur, certainement due à un court-circuit ! Arrêté au milieu du tunnel, il finira par comprendre et re-démarrera sans ses feux. Nous sommes soulagés de le voir sortir du merdier. C'était finalement l'endroit le plus dangereux de la route...
Nous prenons le périph pour aller au quartier de l'électronique (je connais la route et après on se retrouve dans le bon sens pour aller vers la gare). Les flics nous font des signes amicaux (du moins on les interprète comme tels sur le moment... Plus tard, il nous sera confirmé que la circulation des side-cars est formellement interdite en plein centre-ville), les gens qui nous doublent ou nous croisent nous jètent des saluts amicaux. Tous doivent penser que nous participons à un quelconque rallye ou à une promotion publicitaire... Il faut savoir, qu'à part moi qui suis complètement en règle (plus tard je m'apercevrai que mon assurance n'était plus valable depuis deux mois), pour Vincent et Olive, il manque la road tax, le contrôle technique, etc ... Et bien sûr, on n'a pas de casque, pour couronner le tout... On s'en tire bien...
Arrivés au niveau du "Moï " (grands magasins), on gare les machines sur un parking gardé et on se dirige vers le restaurant. Arrivés sur zone, on pousse la porte... Normalement le midi, le restau est calme et presque vide, disaient ceux qui y étaient déjà allés. Tu parles ! Dans la salle, il y avait François accompagné de quelques autres personnes, et en haut il y avait la famille Ségonzac (Madame est d'ailleurs d'origine brésilienne). On ne pouvait pas rêver plus discret comme arrivée... Les autres sont également surpris de nous voir, et encore plus de savoir qu'on a fait la route en side-car.
Excellent restaurant pour qui aime la viande sous toutes ses formes. Vraiment on a bien mangé. Cela valait le coup de passer deux plombes sur la bécane pour y arriver. En sortant, nous prenons des cartes de visite et puis nous nous dirigeons vers un coffee loundge. Après un bon café "Blue Mountains", nous décidons vers 16h00 de repartir vers Daya Bay, histoire de ne pas rouler dans la nuit (rapport à Vincent qui n'a pas d'éclairage).
On récupère nos machines qui ont bien été surveillées par le petit gardien à qui nous filons un peu d'osier. Il est fin heureux ! Le temps de se harnacher et nous sommes de nouveaux en train de chavaucher nos puissants destriers... mécaniques (22 chevaux de puissance tout de même !).
Tout se passe bien jusqu'à deux kilomètres du tunnel. La quatre voies se réduit à 2 voies et il y a le péage après le tunnel. C'est le bouchon, de chez bouchonos ! Il fait une chaleur écrasante. Le soleil darde de ses rayons au maximum. Les moteurs chauffent et ratatouillent à qui mieux-mieux.
On finit par arrêter les moteurs pour pousser les machines quand cela veut bien avancer. On s'arrête dans une station faire le plein et pour attendre que la cohue diminue, et surtout pour laisser reposer la machines... Le bouchon ne diminue pas et il faut repartir. Nous continuons à pousser les motos. A la réduction des voies, cela finit par rouler de nouveau. On repasse le tunnel, cette fois sans encombre. Péage : de nouveau 9 Yuans pour les motos. La zone du port est passée de nouveau en trombe, bien qu'il y ait plus de voitures. Les Chinois vont à la plage tard l'après-midi, à Ta Mei Sha ou Xiaio Mei Sha... Ceci explique cette queue interminable...
Nous décidons alors de prendre l'autoroute, la route du bord de mer étant bouchée. Ce fut moins agréable, mais la route était calme. Les moteurs ont apprécié la circulation d'ait due à la vitesse et sont repartis de nouveau à plein régime.
Nous nous sommes arrêtés à Xi Chong, histoire de boire un coup et laisser les machines reposer (encore une fois), avant d'attaquer le petit bout de route du bord de mer jusqu'à Daya Bay, relativement encombré. Cela faisait du bien, car j'avais les pieds qui chauffaient. Grands éclats de rire : Olive et moi avons le fond du short trempé et noir (la selle avait déteint dessus). On aurait dit qu'on s'était laissé aller. C'est vrai qu'on avait eu chaud. J'avais le bronzage cycliste à fond. Les avant-bras, les genoux, les arrières des mollets et le front rouges. J'avais également sur le front, la marque blanche des lunettes de soleil et de la bande arrière de la casquette (que j'avais mise à l'envers). Dorés sur tranche nous étions !
Nous sommes repartis gaillardement et avons roulé de vive allure. Nous sommes arrivés sans encombre vers 18h30 sur la base vie, bien fatigués et bien sales. Pour ma part, j'ai pris un bain en rentrant.... Un vrai plaisir de se sentir propre, et surtout rafraîchi !
Yann nous a invités le soir à boire l'apéro pour qu'on lui raconte la journée. On a finit à "Another Village Bar" pour casser une croûte. Rentré vers 23h00, je me suis mis au lit, j'ai lu quelques pages et me suis endormi lourdement, le ronronnement du moteur du side-car encore dans les oreilles...